L'histoire du monde: plan ou accident?

Publié le par stéphane

Une réflexion d’ordre politico-économique est absolument indispensable si l’on veut comprendre l’histoire des USA et donc du monde au cours du 20e siècle. Depuis leur indépendance, les États-Unis ont envoyé des troupes à l’étranger ou ont attaque le territoire d’autres pays 216 fois. Depuis la Seconde Guerre Mondiale les États-Unis ont largué des bombes sur 24 pays. Les États-Unis ont aussi soutenu plus de 20 coups d’État et sont responsables de l’assassinat de plus d’une demi-douzaine de chefs d’État. En outre, les États-Unis ont fait assassiner ou tenté de faire assassiner un certain nombre d’hommes politiques et de personnalités politiques, syndicales voire même humanitaires. 1949, Kim Koo chef de l’opposition coréenne, José Antonio Remon président du Panama dans les années 50, Cou En Lai en 1961, Kim Il-sung en 1955, Norodom Sihanouk, Jose Figueres, président du Costa Rica en 1961, Soekarno, président indonésien en 1957, Nasser en 1960, François Duvallier président d’Haïti en 1961, Patrice Lumumba en 1961, le général Rafael Trujillo président de la république dominicaine en 1963, Ngo Dinh Diem président du Sud Vietnam en 1963, Fidel Castro, 15 tentatives durant les années 60, Raul Castro en 1965, Che Guevara, Francisco Camanao chef de l’opposition dominicaine en 1965, Pier Ngendandumwe, Premier minnistre du Burundi en 1964-65, le général chilien René Schneider en 1981, le général Omar Torrijos chef du Panama en 1972, le général Noriega en 1975, Michael Manley premier ministre de la Jamaïque en 1983, le Guide libyen, le colonel Muammar Kadhafi, à plusieurs reprises durant le années 80, l’Alîm chi’ite Sayyed Mohammed Hussein Fadlallah, le président Saddam Hussein en 1991, le président Slobodan Milosevic en 1991. Liste, bien entendu, non-exhaustives [1].

Les guerres menées par les Etats-Unis d’Amérique, pays se revendiquant comme étant le pays de la liberté, ont-elles été menées pour cette noble cause qu’ils nomment la liberté ou pour d’obscures raisons dont les intérets sont tout autres. En gros, les USA sont-ils rentrés en guerre pour combattre l’oppression, comme la propagande le prétend ou pour des raisons d’ordre purement économique et/ou géostratégiques ? Dans cet article nous passerons en revue les multiples interventions de l’armée américaine [2].

DAKOTA DU SUD 1890 : Troupes, 300 Indiens Iakotas sont massacrés à Wounded Knee.

ARGENTINE 1890 : Troupes, protection des intérêts US à Buenos Aires.

CHILI 1891 : Troupes et Marines, affrontements avec des rebelles nationalistes.

HAÏTI 1891 Troupes, répression d’une révolte de travailleurs noirs dans l’île de Navassa revendiquée par les Etats-Unis.

IDAHO 1892 : Troupes, l’armée réprime une grève dans les mines d’argent.

HAWAII 1893 : Marine, troupes, le royaume indépendant d’Hawai est renversé et le territoire est annexé.

CHICAGO 1894 : Troupes, dislocation d’une grève du rail, 34 tués.

NICARAGUA 1894 : Troupes, occupation pendant plusieurs mois de Bluefields.

CHINE 1894-95 : Marine, troupes. Les Marines débarquent en pleine guerre sino-japonaise.

COREE 1894-96 : Troupes, Marines cantonnés à Séoul durant la guerre.

PANAMA 1895 : Troupes, les Marines de la Navy débarquent dans la province colombienne.

NICARAGUA 1896 : Troupes, les Marines débarquent dans le port de Corinto.

CHINE 1898-1900 : Troupes, la rébellion des Boxers est combattue par des armées étrangères.

Sur les 13 actions militaires menées ci-dessus, aucune ne l’a été pour les raisons éthiques si souvent mentionnées par les dirigeants de cette noble démocratie. Seuls des intérets purement impérialistes sont en jeu et on utilisa meme l’armée pour réprimer des grèves ! On commence tout doucement à douter des intentions si louables et si souvent invoquées par nos amis d’outre-atlantique [3]
Remember the Maine

Si l’on regarde l’histoire des guerres menées par les USA depuis la guerre contre l’Espagne en 1898, on observe une chose commune au déclenchement de presque tous les conflits : la manipulation.

La guerre americano-hispanique commence, en 1898, par une mise en scène magistrale, le navire cuirassé USS Maine explose en rade de La Havane, tuant les 268 hommes d’équipage, à l’exception notable de l’ensemble des officiers, qui par le plus grand des hasards dînaient en ville. L’explosion fut présenté par les médias américains comme une attaque espagnole et les Etats-Unis déclarèrent la guerre à l’Espagne, alors complètement dépassée par l’insurrection cubaine, et les USA en profitèrent pour annexer Guam, Porto-Rico, les Philippines et Hawaï.

Il faut également souligner le fait que les autorités espagnoles ont toujours nié les faits et ont tout fait pour régler le problème à l’amiable mais les USA n’ont rien voulu entendre. Les Etas-Unis voulaient cette guerre un point c’est tout. A la fin de la guerre, la couronne espagnole passa, sous la protection des canons, la main au gouvernement du président McKinley, qui occupa Cuba sous prétexte d’y rétablir l’ordre, un prétexte qu’ils utiliseront encore plus tard. Les forces US ne quittèrent Cuba qu’en 1901 avec l’Amendement Plat, texte par lequel les Etats-Unis s’arrogent le droit d’intervenir à tout moment dans les affaires intérieures cubaines et où Cuba est contrainte de céder la concession perpétuelle de Guantanamo [4]aux Etats-Unis.

PHILIPPINES 1898-1910 : Marine, troupes, 600.000 Philippins tués.

CUBA 1898-1902 : Marine, troupes, la Navy y occupe toujours une base, la trop célèbre base Guantanamo.

PUERTO RICO 1898 : Marine, troupes, territoire ravi à l’ l’occupation se poursuit.

GUAM 1898 Marine, troupes, toujours base militaire.

En 1903, avec le scandale de la construction du canal de Panama, les Etats-Unis rachetèrent les droits de construction du canal, mais le gouvernement colombien, dont le panama était partie intégrante, refusa d’aliéner sa souveraineté. Sans scrupules, le gouvernement du président Theodore Roosevelt encouragea les habitants de Panama à faire sécession le 3 novembre 1903 pendant que la flotte américaine mouillait devant les villes de Colon et de Panama, dissuadant l’armée colombienne d’intervenir. Le 6 novembre, le Panama était reconnu par les autorités du gouvernement américain et un traité fut signé le 18 novembre pour la construction du canal avec la cession d’une bande de 10 miles de large autour du canal. Les Panaméens auront du attendre le 31 décembre 1999 pour avoir la restitution de leur souveraineté sur le canal.

Après cela, les opérations militaires s’enchaînèrent : en 1905, Roosevelt menant sa politique du Big Stick placera la République Dominicaine sous administration douanière pour " offense aux USA " . En 1912, les Marines envahissent le Nicaragua, et le président Taft (bonesman) de claironner : "Le jour n’est pas loin où trois bannières étoilées marqueront notre territoire depuis trois points équidistants : l’un au pôle Nord, l’autre au canal de panama et le troisième au pôle Sud. Tout l’hémisphère nous appartiendra alors de fait, comme il nous appartient moralement aujourd’hui, du fait de la supériorité de notre race". Tout ceci correspond à la doctrine de cette odieuse société secrète de Yale, le Skull and Bones [5] ! En 1914 , la marine américaine pilonne la ville portuaire de Veracruz, attaque due au refus de quelques Mexicains de saluer la bannière étoilée. En 1933, les forces américaines quittent le Nicaragua et laissent le pays aux bons soins du dictateur Anastasio Somoza.

Aujourd’hui encore, l’Amérique Latine reste une " arrière cour " américaine où tous les moyens sont bons pour que l’Oncle Sam continue à faire des bénéfices au mépris des droits de l’homme. C’est pour cela qu’il faut soutenir des gouvernements comme ceux de Chavez ou de Lula au Brésil, gouvernements qui travaillent d’abord dans l’intérêt de leurs peuples plutôt que dans celle de l’Amérique Impérialiste. Une fois élu, Bush junior annonçait qu’il mettrait en place une politique de "Doctrine Monroe globale" voulant faire de la terre un " carré américain ". La Doctrine Monroe, dans son application, n’est qu’une politique d’aliénation des droits des peuples et d’esclavagisme économique pour que quelques personnes aux Etats-Unis puissent conserver leur train de vie, cette doctrine entraîne des morts par milliers et annonce un impérialisme et un rejet de la démocratie dans les pays qui intéressent les gouvernements us qui préfèrent y voir des régimes dictatoriaux…

Pourquoi tant de haine me direz-vous ? Avant 1807, les Etats-Unis étaient en concurrence militaire et économique avec l’Empire Espagnol. Celui-ci, réduit à l’état de puissance de 3eme ordre par les guerres Napoléoniennes et déchirée par des dissensions internes, voit ses colonies se révolter les unes après les autres et se proclamer Républiques indépendantes. Les Etats-Unis, qui voient ces révolutions d’un bon œil, s’empressent de les reconnaître en 1822. Bien sûr, l’Espagne continue, elle, à considérer ces états comme des colonies en état d’insurrection. Entre temps, en Europe, l’Autriche, la Prusse, la Russie et la France crées la Sainte Alliance avec pour but d’écraser les révolutions où qu’elles se présentent. Les Etats-Unis redoutent alors l’envoi d’une armée monarchique en Amérique afin de rendre à l’Espagne catholique ses anciennes colonies. De plus, cette armée n’est pas la seule qui menace les intérêts Etatsuniens sur le continent Américain. Peu de gens savent que la Russie avait déjà établi des comptoirs en Californie et en 1821, un Oukase du Tsar Alexandre revendiqua une partie de l’Oregon pour la rattacher à l’Alaska (non encore possession américaine) et interdit à tous navires étrangers de croiser dans une vaste zone du Nord-Ouest du Pacifique. Le Secrétaire d’Etat John Quincy Adams est conscient de l’importance des futurs marchés que représentent ces nouvelles républiques Latino-Américaines. L’Empire Britannique propose alors de soutenir les Etats-Unis mais Adams arrive à convaincre le président Monroe qu’il appartient aux seuls Etats-Unis de régler ce problème.
Qu’est-ce que la doctrine Monroe : Tout simplement, l’Amérique aux Américains

Le 2 Décembre 1823, le président Monroe énonce devant le Congrès la doctrine qui portera son nom et fixera les fondements de la diplomatie Américaine. Cette Doctrine se fonde sur 2 grands principes : la non-colonisation et la non-intervention. Elle s’empreint également de considérations et de préjugés raciaux. - La prédominance de la race blanche sur la race noire ; face au " problème noir ", Monroe entérine le compromis du Missouri et prône rien de moins que le renvoi de tous les esclaves noirs en Afrique manu militari.

Les Etats-Unis ayant reconnu l’année précédente l’indépendance des nouvelles républiques Latino-Américaines, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud ne sont plus ouvertes à la colonisation européenne. Les Etats-Unis regarderont toute intervention de la part des nations européennes dans les affaires du continent américain comme une menace pour l’intégrité des Etats-Unis : "Nous considérons que toute tentative de l’Europe en vue d’étendre son système à quelque fraction que ce soit de cet hémisphère serait dangereux pour notre paix et pour notre sécurité". L’ensemble de l’Amérique Latine est ainsi placée sous protectorat des Etats-Unis et est considéré comme son " arrière cour ". John Adams mis en place la philosophie d’exploitation économique et matérielle de l’Amérique du Sud afin d’apporter des matières premières à bas prix aux industries Nord-Américaines. En contre-partie, les Etats-Unis s’engagent à ne jamais intervenir dans les affaires Européennes. Face au barrage de la marine britannique, la Sainte-Alliance renonce à toute intervention en Amérique du Sud et en 1924, la Russie signe un traité avec les Etats-Unis par lequel elle renonce à toute revendication au sud de l’Alaska. Evidemment, les petits états tels que le Honduras, le Venezuela et le Nicaragua n’apprécient guère cette " protection " forcée et de ce quasi-protectorat qui vont amener dans le siècle qui suit les Etats-Unis à intervenir militairement contre toute velléité à leur suprématie.
Mise en Application

La doctrine Monroe prévoit que les Etats-Unis doivent être les garants de la stabilité du continent américain afin de faciliter leurs exploitations et la sécurité de leurs échanges commerciaux. Comme le dit le président William H. Taft (bonesman comme vous le savez maintenant) en 1912, la politique extérieure des Etats-Unis n’excluait " d’aucune façon une intervention active pour assurer à nos marchandises et à nos capitalistes, des facilités pour des investissements profitables " . Et les Etats-Unis n’allaient pas hésiter à assurer d’une main de fer la " sécurité " de leurs intérêt.

La première mise en application de la doctrine Monroe fut le cas édifiant de William Walker, flibustier (le skull and bones dont l’emblème est comme par hasard celui de la piraterie : que de coïncidences) américain qui agissant pour le compte des banquiers Morgan et Garrison, envahit le Nicaragua en 1855 et s’autoproclama président. Durant ses deux années de règne, Walker envahit les états voisins du Salvador et du Honduras, s’érigeant ici aussi en chef d’état. Avec la caution officieuse du gouvernement des Etats-Unis, lui et ses soldats volèrent, tuèrent incendièrent et rétablirent même l’esclavage dans les états sous leur domination. Son occupation fut dévastatrice jusqu’à ce qu’il fut défait par une armée de volontaires costaricains en 1857. A son retour, il fut reçu aux Etats-Unis en héros national !

MINNESOTA 1898 : Troupes, l’armée défait les Indiens chippewa à Leech Lake.

NICARAGUA 1898 : Troupes, les Marines débarquent dans le port de San Juan del Sur.

SAMOA 1899 : Troupes, bataille pour la succession du trône.

NICARAGUA 1899 : Troupes, les Marines débarquent dans le port de Bluefields.

IDAHO 1899-1901 : Troupes, l’armée occupe la région minière de Coeur d’Alene.

OKLAHOMA 1901 : Troupes, l’armée mate une révolte d’Indiens creek.

PANAMA 1901-14 : Marine, troupes, sécession vis-à-vis de la Colombie 1903, annexion zone du Canal 1914-99.

HONDURAS 1903 : Troupes, les Marines interviennent dans la révolution.

REPUBLIQUE DOMINICAINE 1903-04 : Troupes, protection des intérêts américains dans la révolution.

COREE 1904-05 : Troupes, les Marines débarquent dans la guerre russo-japonaise. Les américains jouèrent en effet un rôle de médiateur dans ce conflit.

CUBA 1906-09 : Troupes, les Marines débarquent en pleine élection démocratique.

NICARAGUA 1907 : Troupes, "Diplomatie du dollar", instauration d’un protectorat.

HONDURAS 1907 : Troupes, les Marines débarquent au cours de la guerre contre le Nicaragua.

PANAMA 1908 : Troupes, les Marines interviennent au cours d’une contestation électorale.

NICARAGUA 1910 : Troupes, les Marines débarquent à Bluefields et Corinto.

HONDURAS 1911 : Troupes, protection des intérêts américains durant la guerre civile.

CHINE 1911-41 : Marine, troupes, occupation permanente avec escarmouches.

CUBA 1912 : Troupes, protection des intérêts américains à La Havane.

PANAMA 19l2 : Troupes, les Marines débarquent durant des élections mouvementées.

HONDURAS 19l2 : Troupes, Marines, protection des intérêts économiques américains.

MEXIQUE 1914-18 : Marine, troupes, série d’interventions contre les nationalistes.

HAITI 1914-34 : Troupes, bombardements, occupation de 19 ans après révoltes.

REPUBLIQUE DOMINICAINE 1916-24 : Troupes, 8 ans d’occupation par les Marines.

CUBA 1917-33 : Troupes, occupation militaire, protectorat économique.

PREMIERE GUERRE MONDIALE 19l7-18 : Marine, troupes, torpillage de navires, guerre contre l’Allemagne. Un des gros problème de l’Allemagne et de ses alliés au cours de la première guerre mondiale est le ravitaillement qui ne peut se faire que par mer. Or les allemands sont confrontés à un dilemne : soit ils sont efficaces et font une guerre totale en détruisant systématiquement tous les bateaux alliés (ou neutres) avec l’aide de leurs sous-marins ; soit ils contrôlent chaque bateau allié (ou neutre) mais prennent le risque de permettre aux alliés de se ravitailler. Le fameux incident du Lusitania (paquebot américain coulé en 1915) n’est qu’un préambule aux rapports entre l’Allemagne et les USA. Après cet incident les allemands mènent une guerre maritime moins agressive ce qui permet aux alliés de reprendre du poil de la bête. Mais c’est une bévue allemande, la "dépêche Zimmermann", qui va servir de détonateur. Dans ce texte, adressé au gouvernement mexicain par le biais de l’ambassadeur d’Allemagne à Washington, Berlin offre à Mexico une alliance et une assistance financière. Il lui fait miroiter non seulement la restitution des Etats arrachés au Mexique en 1848 (Texas, Arizona ... ), mais encore une intervention diplomatique qui constituerait à grouper contre WASHINGTON : Berlin, Mexico et... Tokyo. Le 22 Janvier 1917, WILSON avait proposé une paix blanche ("Peace without victory") que la France ne pouvait accepter. Et peu après, l’Allemagne décrète la guerre sous-marine totale. En Amérique, c’est l’explosion. Le 9 Mars 1917, Wilson arrache au Congrès l’autorisation d’armer en guerre les navires de commerce américains. Deux navires sont coulés par les sous-marins allemands. Le 2 Avril 1917, les Etats-Unis déclarent la guerre à l’Allemagne. L’appui de l’Amérique venait à point nommé. Car le moral des combattants était sérieusement atteint. En Avril 1917, l’offensive NIVELLE au Chemin des Dames échoua. Une vague de pacifisme, des grèves, la hausse des prix, et la défection de la Russie faisaient craindre le pire. "J’attends les tanks et les Américains", devait prononcer le Général PETAIN, nouveau Commandant en Chef. Il avait raison. Jamais, sans l’aide financière et en hommes et en matériel des Etats-Unis, l’Entente n’aurait pu venir à bout de la formidable machine de guerre allemande. Deux millions d’Américains furent ainsi lancés dans la bataille. Ils devaient en particulier s’illustrer à l’offensive de Saint-Mihiel, lancée par le Général PERSHING le 12 Septembre 1918. Cette opération comportait 216 000 Américains et 48 000 Français en première ligne, et 200 000 Américains en réserve. Le Brigadier Général MAC ARTHUR commandait la 84e Brigade de la "Rainbow Division", et le Colonel George PATTON était le chef d’état-major de la Brigade de chars Renault commandée par le Général ROCQUENBACK. Les forces aériennes (la plus grande concentration aérienne de la guerre) étaient commandées par le Colonel américain MITCHELL. En France, les forces américaines ont perdu 116 000 hommes tués (1) et eurent 206 000 blessés, mais elles sont arrivées juste à temps pour permettre aux alliés d’avoir la supériorité numérique qui, en Avril 1918, appartenait encore aux Allemands. Grâce à leur intervention, les Américains avaient, le 11 Novembre 1918, payé leur dette à leurs libérateurs français : Rochambeau, La Fayette, de Grasse.

RUSSIE 1918-22 : Marine, troupes, cinq débarquements sont opérés pour combattre les bolcheviks. Ce qui est incroyable de duplicité dans cette affaire, c’est que la révolution menée par les bolshéviks n’aurait pu avoir lieu sans l’aide des américains ! En effet, en 1917, c’est grace à un passeport offert par Woodrow Wilson que Léon Trotsky pu rejoindre la Russie. Et le comble de l’histoire, c’est qu’il fut accompagné par des financiers américains et des officiers américains d’élite chargés d’aider les bolshéviks à mettre en place l’armée rouge ! Allez comprendre…

PANAMA 1918-20 : Troupes, " devoir de police " durant les troubles qui suivirent les élections.

YOUGOSLAVIE 1919 : Troupes, les Marines interviennent au profit de l’Italie contre les Serbes en Dalmatie.

HONDURAS 1919 : Troupes, les Marines débarquent au cours d’une campagne électorale.

GUATEMALA 1920 : Troupes, deux semaines d’intervention sont menées contre les unionistes.

VIRGINIE OCCIDENTALE 1920-21 : Troupes, bombardements, l’armée intervient contre des mineurs.

TURQUIE 1922 : Troupes, combats contre les nationalistes à Smyrne (Izmir).

CHINE 1922-27 : Marine, troupes, déploiements opérés au cours des révoltes nationalistes.

HONDURAS 1924-25 : Troupes, deux débarquements sont effectués durant troubles électoraux.

PANAMA 1925 : Troupes, les Marines répriment une grève générale.

CHINE 1927-34 : Troupes, les Marines stationnent un peu partout dans le pays.

SALVADOR 1932 : Envoi de navires de guerre durant la révolte de Faribundo Marti.

WASHINGTON DC 1932 : Troupes, l’armée met un terme à la protestation en faveur des primes pour les vétérans de la Première Guerre Mondiale. Engagez-vous qu’ils disaient.

SECONDE GUERRE MONDIALE 1941-45 : Marine, troupes, bombardements, frappes nucléaires, 3 années de combats contre l’Axe ; plus de 200.000 victimes lors des premières frappes nucléaires. En 1941, les evènements de Pearl Harbor se sont déroulés alors que les États-Unis désiraient (le gouvernement s'entend) à prendre la décision d’intervenir aux côtés des Alliés dans la Seconde Guerre mondiale. L’Administration du Président Roosevelt était impatiente d’entrer en guerre contre l’Allemagne et, bien que la classe ouvrière américaine fût complètement prisonnière de l’appareil syndical (au sein duquel le parti stalinien jouait un rôle significatif) imposé d’autorité par l’Etat pour contrôler la lutte de classe dans toutes les industries-clefs, et qu’elle fût imprégnée par l’idéologie de l’anti-fascisme, la bourgeoisie américaine devait faire face à une forte opposition à la guerre, pas seulement de la part de la classe ouvrière, mais au sein de la bourgeoisie elle-même. Avant Pearl Harbor, les sondages montraient que 60% de l’opinion publique était opposée à l’entrée en guerre, et les campagnes de groupes isolationnistes tels que " American first " trouvaient un soutien considérable au sein de la bourgeoisie. Bien qu’elle affichât la volonté politique et démagogique de rester en dehors de la guerre européenne, l’Administration américaine cherchait en douce une excuse pour se joindre aux combats. Les Etats-Unis violaient de plus en plus leur neutralité auto-proclamée, en offrant de l’aide aux Alliés, en transportant des quantités considérables de matériel de guerre selon le programme "Lend Lease". Mais à côé de ça Ford construisait en Allemengne dans des usines qui ne furent jamais bombardées et grâce à une main d'oeuvre de prisonniers des camions, etc. ITT a réalisé le réseau de télécommunication allemand! L’Administration espérait  mener les Allemands à lancer une attaque contre les forces américaines dans l’Atlantique Nord qui servirait de prétexte pour leur entrée en guerre. Comme l’impérialisme allemand refusait de mordre à l’hameçon, l’attention se tourna vers le Japon. La décision d’imposer un embargo pétrolier au Japon et le transfert de la flotte du Pacifique de la côte Ouest des Etats-Unis vers une position plus exposée à Hawaii, ont servi à fournir un motif et une opportunité au Japon de "tirer les premiers" contre les Etats-Unis, et par là, à trouver le prétexte d’une intervention américaine dans la guerre impérialiste. En mars 1941, un rapport secret du Département de la Marine prévoyait que si le Japon devait attaquer les Etats-Unis, ce serait tôt le matin par un raid aérien sur Pearl Harbor lancé depuis des porte-avions. Comme l’a noté le conseiller présidentiel Harold Ickes, dans un mémorandum de juin 1941, alors que l’Allemagne venait d’attaquer la Russie, "à partir de l’embargo pétrolier sur le Japon, pourrait se développer une situation qui non seulement permettrait mais faciliterait notre entrée en guerre". En octobre, Ickes écrivait : " J’ai toujours pensé que notre entrée en guerre se ferait par le Japon. " Fin novembre, Stimson (bonesman), Secrétaire d’Etat à la Guerre, a écrit dans son journal le compte-rendu de ses discussions avec le Président Roosevelt : " La question était de savoir comment les manoeuvrer pour les amener (le Japon) à tirer les premiers sans trop de dangers pour nous-mêmes. Cependant, malgré les risques encourus à les laisser tirer les premiers, nous nous rendions compte que pour obtenir un soutien total du peuple américain, il valait mieux que ce fût les Japonais qui le fassent de sorte qu’il ne subsisterait aucun doute dans l’esprit de quiconque sur le fait que c’était eux les agresseurs." Le rapport du Bureau de l’Armée à Pearl Harbor, daté du 20 octobre 1941, décrit cette décision machiavélique et prise en conscience de sacrifier des vies humaines et de l’équipement et conclut que "durant cette période décisive, du 27 novembre au 6 décembre 1941, de nombreuses informations nous sont parvenues, au plus haut niveau, au Département d’Etat, au Département de la Marine et de la Guerre, indiquant précisément les intentions des Japonais et incluant l’heure et la date exactes où devait probablement avoir lieu l’attaque" (Army Board Report , Pearl Harbor Attack , Part 29, pages 221-230). Ces informations étaient les suivantes :

Les services secrets US avaient appris le 24 novembre que les "opérations militaires offensives du Japon" étaient prêtes.

Ces mêmes services secrets avaient reçu le 26 novembre "des preuves évidentes des intentions japonaises de lancer une guerre offensive contre la Grande Bretagne et les Etats-Unis".

Dans un rapport daté aussi du 26 novembre, on signalait "une concentration d’unités de la flotte japonaise dans un port inconnu, prêtes pour une action offensive."

Le 1er décembre, "des informations précises parvinrent de trois sources indépendantes, selon lesquelles le Japon allait attaquer la Grande Bretagne et les Etats-Unis, mais resterait en paix avec la Russie."

Le 3 décembre, "les informations selon lesquelles les Japonais détruisaient leurs codes secrets et leurs machines à encoder constituèrent le point culminant de cette révélation complète des intentions de guerre du Japon et de l’attaque imminente. Ceci fut analysé ? comme signifiant la guerre immédiate." Ces informations des services secrets étaient données aux fonctionnaires de plus haut rang du Département d’Etat et de la Guerre et en même temps à la Maison Blanche, où Roosevelt en personne recevait deux fois par jour des comptes-rendus sur les messages japonais qui étaient interceptés. Alors que les officiers des services de renseignements poussaient à envoyer en urgence une "alerte à la guerre" au Commandement militaire à Hawaii, pour le préparer à l’attaque imminente, les gros bonnets civils et militaires décidèrent du contraire et au lieu de ça envoyèrent un message que le bureau qualifia d’"anodin". La preuve que l’attaque japonaise était connue d’avance, fut confirmée par différentes sources dont des articles de journalistes et des mémoires écrits par les participants. Par exemple, on pouvait lire dans une dépêche de l’agence United Press publiée dans le New York Times du 8 décembre sous le titre " L’attaque était attendue " : " Il est maintenant possible de révéler que les forces armées des Etats-Unis étaient au courant depuis une semaine que l’attaque allait arriver, et qu’elle ne les a pas prises par surprise. " (New York Times, 8 décembre 1941, p. 13.) Dans une interview accordée en 1944, Eleanor Roosevelt, femme du Président, a avoué que " le 7 décembre a été loin de représenter un choc brutal pour le pays comme on a bien voulu le dire. Cela faisait longtemps qu’on s’attendait à un tel événement " (New York Times Magazine, 8 octobre 1944, page 41). Le 20 juin 1944, le ministre britannique sir Olivier Littleton a déclaré devant la Chambre de commerce américaine : "Le Japon a été poussé à attaquer les Américains à Pearl Harbor. C’est travestir l’Histoire que de dire que l’Amérique a été forcée d’entrer en guerre. Tout le monde sait vers qui allaient les sympathies des Américains. Il est incorrect de parler d’une véritable neutralité de l’Amérique, même avant sa participation aux combats." (Prang, Pearl Harbor : Verdict of History, pages 39-40.) Winston Churchill a confirmé la duplicité des dirigeants américains pour ce qui concerne l’attaque de Pearl Harbor, dans ce passage de son livre The Grand Alliance : "En 1946 ont été publiés les résultats d’une enquête du Congrès américain dans lesquels étaient exposés chaque détail des événements qui menèrent à la guerre entre les Etats-Unis et le Japon, et aussi le fait que les départements militaires n’ont jamais envoyé de message d’alerte aux escadres et aux garnisons qui étaient exposées. Chaque détail, y compris le texte décodé des télégrammes secrets japonais, a été exposé au monde en quarante volumes. La force des Etats-Unis a été suffisante pour leur permettre de supporter cette dure épreuve requise par l’esprit de la Constitution américaine. Je n’ai pas l’intention, dans ces pages, de prononcer un jugement sur cet épouvantable épisode de leur histoire. Nous savons que tous les grands Américains autour du perspicacité que moi, ce terrible danger que le Japon allait attaquer les possessions anglaises et hollandaises en Extrême Orient, en évitant de toucher aux Etats-Unis, et qu’en conséquence le Congrès américain n’autoriserait pas une déclaration de guerre. (...) Le Président et ses hommes de confiance se rendaient compte depuis longtemps des graves risques que faisait courir aux Etats-Unis leur neutralité dans la guerre contre Hitler et tout ce qu’il représentait. Ils avaient durement ressenti les contraintes que leur imposait le Congrès, quand quelques mois auparavant, la Chambre des Représentants n’avait renouvelé que d’une seule voix la loi sur le service militaire obligatoire, loi nécessaire sans laquelle leur armée aurait été presque démantelée au milieu des convulsions qui agitaient le monde. Roosevelt, Hull, Stimson, Knox, le général Marshall, l’amiral Stark et Harry Hopkins étaient tous du même avis. ( ?) Une attaque japonaise sur les Etats-Unis allait considérablement simplifier leurs problèmes et leur tâche. Peut-on alors être étonné qu’ils aient pu considérer la forme que prendrait cette attaque ou même son intensité comme bien moins importantes que le fait que l’ensemble de la nation américaine allait se retrouver unifiée dans une juste cause pour défendre sa sécurité, comme elle ne l’avait jamais été auparavant " (Winston Churchill, The Grand Alliance, page 603). Il se peut que Roosevelt n’ait pas anticipé l’étendue des dégâts et des pertes que les Japonais allaient infliger à Pearl Harbor, mais il est clair qu’il était prêt à sacrifier des vies et des navires américains pour faire naître un sentiment de haine parmi la population et la pousser à la guerre.

DETROIT 1943 : Troupes, l’armée mate une rébellion noire.

IRAN 1946 : Menace nucléaire, les troupes soviétiques se voient intimer l’ordre de quitter le Nord (Azerbaïdjan iranien). De même l’utilisation des deux bombes atomiques pour mettre fin à la guerre contre le Japon est également un mythe. Les japonais avaient accepté une rddition sans condition peu avant que les villes de Hiroshima et de Nagazaki ne furent la cible des dites bombes atomiques. Si Truman décida d’utiliser les bombes ce fut en fait pour faire pression sur les soviétiques. Les américains savaient que l’Europe allait être divisée en deux blocs et que les élections démocratiques dans les pays libérés par l’armée rouge en Europe de l’Est promises par Staline à Roosevelt à Yalta n’auraient jamais lieu. Il fallait néanmoins éviter que les communistes n’aillent plus à l’Ouest. En faisant étalage de la puissance dévastatrice des bombes atomiques, les américains s’affirmaient comme la première puissance militaire du monde

YOUGOSLAVIE 1946 Réponse navale après qu’un appareil américain est abattu.

URUGUAY 1947 : Menace nucléaire, déploiement de bombardiers (étalage de puissance).

GRECE 1947-49 : Commandement des opérations, direction des forces d’extrême droite durant la guerre civile.

CHINE 1948-49 : Troupes, les Marines évacuent les ressortissants américains avant la victoire communiste.

ALLEMAGNE 1948 : Menace nucléaire, des bombardiers à capacité nucléaire surveillent le pont aérien vers Berlin.

PHILIPPINES 1948-54 : Commandement des opérations, la CIA dirige la guerre contre la rébellion des Huk.

PUERTO RICO 1950 : Commandement des opérations, rébellion en faveur de l’indépendance écrasée à Ponce.

COREE 1950-53 : Troupes, marine, bombardements, menaces nucléaires, les EU et la Corée du Sud combattent la Chine et la Corée du Nord, c’est l’impasse, menace de bombe atomique en 1950 et contre la Chine en 1953. Depuis lors il y a toujours des Bases américaines en Corée du Sud.

IRAN 1953 : Commandement des opérations, la CIA renverse la démocratie et installe le shah au pouvoir.

VIETNAM 1954 : Menace nucléaire, offre de bombes aux Français pour qu’ils l’utilisent durant leurs opérations militaires.

GUATEMALA 1954 : Commandement des opérations, bombardements, menace nucléaire, la CIA dirige l’invasion des exilés après que le nouveau gouvernement a nationalisé les terres appartenant à des compagnies américaines ; bases de bombardiers au Nicaragua. La CIA orchestre au Guatemala le renversement de Jacobo Arbenz, démocratiquement élu pour le remplacer par 40 ans de violences et de répression qui feront 150 000 morts.

EGYPTE 1956 : Menace nucléaire, les troupes soviétiques sont priées de se tenir à l’écart de la crise de Suez ; les Marines évacuent les étrangers.

LIBAN 1958 Troupes, marine, occupation navale contre les rebelles.

IRAK 1958 : Menace nucléaire, Irak est mis en garde contre une invasion du Koweït.

CHINE 1958 : Menace nucléaire, la Chine est priée de ne pas débarquer sur les îles taïwanaises.

PANAMA 1958 : Troupes, des protestations contre le drapeau se muent en confrontations.

VIETNAM 1960-75 : Que dire de la guerre du Vietnam ? Après que les français aient perdu la guerre d’Indochine en 1954, le Vietnam fut divisé en deux autour du 17e parallèle. Au nord les communistes de Ho Chi Minh, au Sud le régime autoritaire du catholique Diem. Mais les communistes sont présents au Sud et via le FNL, ils tentent de renverser ce régime avec l’aide de l’URSS et de la Chine. Le Sud est aidé quant à lui par les américains qui craignent de voir le pays tout entier sombrer dans le communisme, et après lui, selon la théorie des dominos, l’entierté de l’Asie du Sud-Est. En 1963, un coup d’Etat militaire renverse Diem. Kennedy envoie d’abord des instructeurs militaires puis il passe à des troupes réelles soit 85.000 hommes. Mais cela ne suffit pas à endiguer les troupes du Nord. Prétextant d’un incident sur un bateau américain, soi-disant attaqué par le Vietcong dans le golfe du Tonkin, Lyndon Johnson envoie des centaines de milliers d’hommes. Mais ceux-ci vont s’enliser face à la détermination des hommes de Ho Chi Minh. En 1975, le président Gérald Ford met un terme à cette sale guerre qui aura traumatisé l’Amérique et le monde.

CUBA 1961 : Commandement des opérations, la CIA dirige une invasion (dans la baie des cochons) d’exilés qui conduit à un cuisant échec.

ALLEMAGNE 1961 : Menace nucléaire, alerte durant la crise du Mur de Berlin.

CUBA 1962 : Menace nucléaire, marine, blocus naval durant la crise des missiles ; c’est presque la guerre contre l’URSS.

LAOS 1962 : Commandement des opérations, mise sur pied d’une armée durant la guerre de guérilla.

PANAMA 1964 : Troupes, des Panaméens sont abattus alors qu’ils réclament la restitution du canal.

INDONESIE 1965 : Commandement des opérations, un million de personnes périssent pendant le coup d’Etat militaire orchestré par la CIA.

REPUBLIQUE DOMINICAINE 1965-66 : Troupes, bombardements, les Marines débarquent durant une campagne électorale. En 1965, 23 000 boys sont dépéchés en République Dominicaine pour y " restaurer l’ordre " à la suite d’un soulèvement populaire contre le régime militaire en place.

GUATEMALA 1966-67 : Commandement des opérations, les Bérets verts interviennent contre les rebelles.

DETROIT 1967 : Troupes, l’armée intervient contre des Noirs, 43 tués.

ETATS-UNIS 1968 : Troupes, après l’assassinat de Martin Luther King, 21.000 soldats sont déployés dans différentes villes.

CAMBODGE 1969-75 : Bombardements, troupes, marine. Quelque 2 millions de morts en sept ans de bombardements, de famine et de chaos politique.

OMAN 1970 : Commandement des opérations, les USA dirigent l’invasion de la marine iranienne.

LAOS 1971-73 : Commandement des opérations, bombardements, les USA dirigent l’invasion sud-vietnamienne, carpet-bombing des campagnes.

DAKOTA DU SUD 1973 : Commandement des opérations, l’armée dirige le siège de Wounded Knee contre les Indiens lakota.

MOYEN-ORIENT 1973 : Menace nucléaire, alerte mondiale durant la guerre du Moyen-Orient.

CHILI 1973 : Commandement des opérations, l’administration Nixon, via la CIA, aide le général Pinochet à renverser le président marxiste mais non communiste, démocratiquement élu, Salvatore Allende. Ironie de l’histoire c’était un 11 septembre…

CAMBODGE 1975 : Troupes, bombardements au gaz, capture de navire, 28 morts dans un accident d’hélico.

ANGOLA 1976-92 : Commandement des opérations, la CIA aide les rebelles soutenus par l’Afrique du Sud.

Les années 80 sont marquées par une aide sans précédent aux résistants islamistes afghans, à Saddam Hussein dans sa guerre contre l’Iran et à tous les régimes corrompus d’Amérique centrale et du Sud (Nicaragua, Colombie, etc). Faisons un parallèle avec la manière dont Israël tenta de fair e baisser l’influence de l’OLP de Arafat. Les israêliens firent revenir d’exil un extrémiste musulman charismatique : le sheik Yassin futur chef spirituel du Hamas. Les israêliens aussi bien que les américains jouèrent le jeu de l’extrémisme religieux afin de combattre l’influence des nationalismes arabes. On voit ce que ça a donné : le Hamas (et les autres mouvements radicaux islamistes) refusent tout compromis avec Israël. Les américains jouèrent le jeu des musulmans afghans pendant la guerre menée par l’armée rouge contre l’Afghanistan. Un seul chef d’Etat arabe laïque avait alors grâce à leurs yeux : Saddam Hussein. Les shiites sous la houlette de Khomeiny avaient bouté dehors le chah d’Iran, allié inconditionnel des américains. Or Saddam déclara la guerre à l’Iran en 1980, sûr de sa supériorité militaire. C’était sans compter sur le fanatisme shiite iranien qui tint bon jusqu’en 1988, date à laquelle les deux parties cessèrent les hostilités. Mais pour éviter une défaite à l’Irak, les américains durent lui fournirent des armes parmi les plus perfectionnées de leur arsenal ! L’Irak était ruiné. Les israëliens quant à eux durent faire face à la meme époque à la première intifada qui renforça la détermination des mouvements islamistes radicaux. Les extrémistes musulmans s’avérèrent plus intransigeants que les nationalistes de l’OLP. On crut bien qu’au milieu des années 90 Rabbin et Peres allaient aboutir à une paix avec les palestiniens. Il n’en fut rien. Les accords d’Oslo, permirent une chose : les pays arabes cessèrent de boycotter les produits isrëliens et Rabbin fut assassiné par un extrémiste juif. La guerre s’enlisait. Du côté américain les amis d’autrefois : Ben Ladden et consors s’émancipaient de plus en plus et devinrent dans les années 90, après la fin de la guerre d’Afghanistan les nouveaux ennemis de l’Amérique. Les attentats contre les intérêts américains se multiplièrent. Les alliés de toujours des américains, les saoudiens, revirent leurs positions. Le peuple fanatisé par la propagande wahhabite menée grâce à l’argent du pétrole se mit à haïr les USA comme jamais. Le pays devint de moins en moins sûr pour les intérêts américains. Mais une nouvelle donne avait tout changé. L’URSS n’existait plus. Les Etats-Unis d’amérique avaient réussi à faire exploser le bloc communiste de l’intérieur. Leurs mains étaient désormais libres pour mener des actions de plus grande envergure. Il fallait se rapprocher de la Chine et de l’Inde, puissantes émergentes : pour ce faire, des bases sont nécessaires. On poussa donc l’Irak à bout. Voir l’article " Pourquoi ils ont permis les attentats du 11 septembre ".

IRAN 1980 : Troupes, menace nucléaire, bombardement avorté, raid pour délivrer les otages de l’ambassade ; 8 soldats meurent dans un accident d’hélico. Les Soviétiques sont avertis de ne pas s’impliquer dans la révolution. Il apparaît après coup que les candidats républicains soutenant Ronald Reagan ont tout fait pour faire échouer l’opération. Bel exemple de patriotisme.

LIBYE 1981 : Jets de la Marine, deux appareils à réaction libyens sont abattus durant des manoeuvres.

SALVADOR 1981-92 : Commandement des opérations, conseil des troupes, survols, aide à la guerre contre les rebelles, des soldats sont brièvement impliqués dans une prise d’otages.

NICARAGUA 1981-90 : Commandement des opérations, marine, la CIA dirige les invasions d’exilés (contras) qui combattent les sandinistes marxistes.

LIBAN 1982-84 : Marine, bombardements, troupes, les Marines expulsent l’OLP et soutiennent les phalangistes chrétiens, la marine bombarde et arrose d’obus les positions musulmanes et syriennes.

HONDURAS 1983-89 : Troupes, des manoeuvres assistent la construction de bases à proximité des frontières.

GRENADE 1983-84 : Troupes, bombardements, une invasion a lieu quatre ans après la révolution.

IRAN 1984 : Utilisation d’avions chasseurs, deux jets iraniens sont ainsi abattus au-dessus du golfe Persique.

LIBYE 1986 : Bombardement, marine, des frappes aériennes sont effectuées pour renverser le gouvernement nationaliste.

BOLIVIE 1986 : Troupes, l’armée assiste des raids dans la région où pousse la cocaïne.

IRAN 1987-88 Marine, bombardements, les USA interviennent aux côtés de l’Irak dans la guerre. Ils soutiennent activement le dictateur Saddam Hussein, garant des intérêts américains car laïque et opposé au fanatisme de la révolution islamiste shiite.

LIBYE 1989 : utilisation de chasseurs de la marine, deux jets libyens sont abattus.

ILES VIERGES 1989 : Troupes, St. Croix est le théatre d’émeutes noires après l’assaut.

PHILIPPINES 1989 : Jets, une couverture aérienne est fournie au gouvernement contre un éventuel coup d’Etat.

PANAMA 1989-90 : Troupes, bombardement, le gouvernement nationaliste est destitué par 27.000 soldats, les dirigeants sont arrêtés, on dénombre plus de 2000 morts. Le 20 décembre 1989, le président Bush senior ordonne une attaque militaire sur le Panama dans le but d’arrêter le dictateur au pouvoir, Manuel Noriega, pourtant agent de la CIA. : 6000 soldats face à 25 000 soldats d’élite US, utilisant aviation, portes avions ainsi que, pour la première fois, le bombardier Stealth. En 13 heures, 422 bombes furent déversées sur Panama-City. Les Soldats US entèrèrent les morts panaméens dans des fosses communes sans les identifier. " Cinq blocs entiers ont été bombardés, les 25ème, 26ème, et 27ème rues où j’ai passée mon enfance ont été complètement détruites et transformées en un cimetière. A minuit trente, le bombardement, le mitraillage et les tirs aux roquettes ont commencés. Puis ont été utilisés les lances flammes et les tanks, et ce fut la désolation générale. Ils ont tiré à la mitrailleuse sur des maisons faites de bois et de plâtre pendant que la population dormait, à quelques jours de noël. Beaucoup de ceux qui ont tenté d’échappé aux incendies et aux bombardements sont morts dans les rues, abattus par les mitrailleuses américaines " . Cette attaque violait la convention de genève mais fut la première appellée " guerre propre ". Les chiffres officiels annoncent 560 morts mais la croix rouge donne le chiffre de 4000 avec entre 15 000 et 30 000 personnes ayant perdu leur habitation.

NICARAGUA, 1990 : Un an plus tard, les Etats-Unis font preuve d’un peu plus de finesse avec une intervention massive dans le processus électoral nicaraguayen en finançant ouvertement l’opposition, alors même que le financement des partis politiques américains par des intérêts étrangers est illégal aux Etats-Unis.

LIBERIA 1990 : Troupes, les étrangers sont évacués durant la guerre civile.

ARABIE SAOUDITE 1990-91 : Troupes, jets, l’Irak est contrée après son invasion du Koweït ; 540.000 hommes stationnés à Oman, au Qatar, à Bahrain, dans l’UEA, en Israël.

IRAQ 1990- 1991 : première guerre du golfe : Bombardements, troupes, marine, blocus de l’Irak et des ports jordaniens ; 200.000 morts et plus lors de l’invasion de l’Irak et du Koweït, zone d’interdiction de vol sur le Nord kurde, sur le Sud chiite, destruction à grande échelle des équipements militaires irakiens. En outre il apparaît que : l’armée américaine a utilisé des armes à uranium apauvri ce qui provoqua le syndrôme de la guerre du golfe ; que Bush a lâchement abandonné le peuple irakien qu’il avait appelé à la révole contyre son dictateur, lui permettant de reprendre les rennes du pouvoir. Il s’ensuivit des massacres de milliers d’opposants shiites, et kurdes pour la plupart.

KOWEÏT 1991 : Marine, bombardements, troupes, le famille royale du Koweït est réinstallée sur le trône.

LOS ANGELES 1992 : Troupes, l’armée et les Marines sont déployés contre les émeutes anti-policières.

COLOMBIE : Aujourd’hui, l’opinion internationale empêchant les interventions militaires, les Etats-Unis ont lancé le Plan Colombie, qui soutient le gouvernement colombien qui détient pourtant le record des violations des droits de l’homme dans cet hémisphère. 83% de cette aide de 1.3 milliards de dollars sont destinés aux militaires.

SOMALIE 1992-94 : Troupes, marine, bombardements, l’occupation des Nations unies durant la guerre civile : sous la direction des USA, raids contre une faction de Mogadiscio. En outre après s’être rendu compte de leur incapacité à gérer le problème, les soldats américains s’en allèrent laissant derrière eux un pays à feu et à sang.

YOUGOSLAVIE 1992-94 : Marine, blocus de l’Otan contre la Serbie et le Montenegro.

BOSNIE 1993-95 : Jets, bombardements, zone d’interdiction de vol surveillée durant la guerre civile ; avions abattus, bombardements des Serbes.

HAITI 1994-96 : Troupes, marine, blocus contre le gouvernement militaire, les troupes réinstallent le président Aristide trois ans après le coup d’Etat.

CROATIE 1995 : Bombardements de la Krajina, les aérodromes serbes sont attaqués avant l’offensive. Les américains ont tout fait pour aider les croates dans leur contre offensive éclaire.

ZAIRE (CONGO) 1996-97 : Troupes, Marines dans les camps de réfugiés hutu, dans la zone où commence la révolution.

LIBERIA 1997 : Troupes, soldats sous le feu durant l’évacuation des étrangers.

ALBANIE 1997 : Troupes, soldats sous le feu durant l’évacuation des étrangers.

SOUDAN 1998 : Attaques par missiles d’une usine pharmaceutique supposée être une usine névralgique ’terroriste’ de fabrication de gaz. Plus de 30.000 civils tués. Les USA bloquent l’enquête de l’ONU au Conseil de sécurité des Nations unies.

AFGHANISTAN 1998 : Attaques par missiles contre les anciens camps de la CIA utilisés par les intégristes musulmans supposés avoir attaqué des ambassades.

IRAK 1998 : Bombardements, missiles, quatre jours de frappes aériennes intensives après que les inspecteurs de l’armement soupçonnent les Irakiens de faire obstruction à leurs opérations de controle.

YOUGOSLAVIE 1999 ; Bombardements, missiles, lourdes frappes aériennes de l’OTAN après que la Serbie refuse de se retirer du Kosovo. Cette opération militaire fut faite sans l’aval de l’ONU et à la suite du piratage de la conférence de Rambouillet. Il apparaît en effet que Madeleine Allbright a tout fait pour rendre un accord impossible du côté serbe.

YEMEN 2000 : Marine, un attentat suicide à la bombe est opéré contre le navire USS Cole.

MACEDOINE 2001 : Troupes de l’OTAN se déplacent et désarment en partie les rebelles albanais de l’UCK.

AFGHANISTAN 2001 : Mobilisation massive des Etats-Unis pour attaquer les talibans et Ben Laden désignés comme les commanditaires des attentats du 11 septembre 2001.

VENEZUELA 2002 : dernier fait d’armes de la CIA, le soutien de la conspiration et de la tentative de coup d’état anti-Chavez au Venezuela.

IRAK 2003 : renversement du régime dictatorial, certes, de Saddam Hussein, mais à l’encontre du droit international et de la décision de l’ONU.

Notes

[1] tiré de : www.voxnr.com.

[2] Je tiens à remercier Zoltan Grossman qui a réalisé excellent travail de complilation. Parmi les sources qu’il a utilisées, outre des rapports d’infos, il y a les Archives du Congrès (23 juin 1969), 180 débarquements, par la Section Histoire de l’U.S. Marine Corps, Ege & Makhijani dans Counterspy (Juillet-août 1982), et Daniel Ellsberg dans Protest & Survive. "Exemples de recours aux Forces américaines à l’étranger, 1798-1993" par Ellen C. Collier du Service des Recherches de la Bibliothèque du Congrès. Source : A century of U.S. military interventions : From Wounded Knee to Afghanistan, Compiled by Zoltan Grossman . Tiré de : www.oulala.net.

[3] Il va s’en dire que nous nous attaquons, non pas au peuple américain mais bien à l’élite qui dirige ce pays. Il nous semblait important de le souligner en ces moments où l’on tombe trop souvent dans les amalgames les plus simplistes. Nous ne sommes pas anti-américains mais nous réprouvons la politique de ses divers gouvernements..

[4] Gantanamo, lieu sinistre où l’on sait qu’il s’agit ni plus ni moins qu’un camp de concentration où sont parqués les prisonniers talibans pris lors de la guerre americano-afghane. Le seul droit de ces prisonniers est de ne pas en avoir. Cela est tout à fait identique au statut des prisonniers des camps de concentration nazis ou soviétiques de triste mémoire. Alors, les USA, pays des droits de l’homme et de la liberté ?

[5] Voir l’article sur cette société secrète sur la Wikipédia. Cette société secrète, issue de Yale, véritable club de l’establishment américains, est raciste, misogyne, prône la réussite sociale et l’argent comme panacée de la réussite de la vie de l’homme, anti-pauvres et possède un pouvoir sous-terrain dans toutes les sphères du pouvoir des Etats-Unis (finance, politique, armée, justice, etc).

Publié dans histoire

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