De l'importance de l'histoire

Publié le par stéphane

La personne qui réalise ce blog, à savoir votre serviteur, possède une formation d’historien. Il est donc assez naturel qu’au delà des articles relatifs à l’actualité, j’ai eu envie dans une partie de ce site de traiter de sujets à caractères plus historiques. Bien que tout soit lié, une logiqe certaine existe entre les sujets traités dans ce site.

De tout temps les hommes ont voués un culte au souvenir : la mémoire est essentielle dans l’évolution de l’humanité et de l'homme en tantque personne. Sans mémoire, base de l’histoire, point d’évolution. L’histoire est une des premières disciplines que l’homme développa. Bien sûr, ce ne le fut pas en tant que sciences et celte discipline n’avait rien à voir avec celle que nous écrivons actuellement via les techniques de la critique historique.

A l’origine, l’histoire va de pair avec l’écriture. les premiers écrits sont à la fois religieux, mythologiques et historiques [1]. Puis petit à petit vinrent des récits plus ou moins mythologiques et religieux  (épopée de Guilgamesh, etc). On notera que la mort est omniprésente dans les récits à caractère historique. Comment pourait-il d’ailleurs en être autrement ? La seule certitude que l’homme aie en ce bas monde n’est-elle pas qu’il va mourir un jour ? Mais au delà de cette unique et angoissante certitude, l’histoire n’est pas une science exacte. Elle se base sur des faits et, tant bien que mal, tente de les expliquer.

Avant toute chose permettez-moi d’en appeller au grand épystémologue, Karl Popper. Certaines personnes à l’heure actuelle, croient en la toute puissance de la science qui est pour la majorité des gens devenu la nouvelle religion. Or il faut le répéter toutes les disciplines scientifiques ne produisent que des vérités relatives. Aucune vérité n’est absolue. C’est important de le rappeler car l’honnête homme croit trop souvent que les scientifiques produisent des vérités immuables. Or l’histoire, des sciences en particulier, nous rappelle à l’ordre. Il existe des vérités, ayant chacune un degré de véracité plus ou moins élevé. Ainsi il existe des vérités dans les sciences exactes (physiques, chimie, etc), dans les sciences humaines (sociologie, histoire, tec), dans la philosophie, etc. Mais aucune de celles-ci ne produisent des vérités absolues. Selon le principe de falsifiabilité, n’est scientifique qu’une théorie falsifiable. C’est à dire que les sciences évoluent par élimination : on croyait au Moyen-Age (du moins lepetit peuple car les savants savaient bien depuis la redécouverte des grecs grâce aux arabes) que la terre était plate, puis que les astres tournaient autour d’elle, après quoi la terre n’e fut plus qu’une planète tournant autour d’un soleil lui même situé dans un Univers dont on ne sait finalement guère de choses. Bref plus on en sait, plus on se rend compte que l’on ne sait finalement rien ou prou. Cela devrait nous rendre moins orgueilleux mais il n’en est malheureusement rien.

Et les vérités historiques dans tout cela ? Et bien elles évoluent elles aussi en fonction de leurs époques. Que de chemin parcouru depuis le père de l’histoire que fut Hérodote (5e siècle av. JC) qui mélangeait la mythologie et l’événementiel. Son but : tenter d’expliquer les causes des gerres médiques. Père de l’histoire, pourquoi ? Et bien , justement parce qu’il tenta d’essayer de comprendre les causes des ces guerres entre grecs et perses. C’est cela l’histoire, tenter d’expliquer la (ou les) corrélation(s) existant entre des faits. Travail ardu et difficile car les points de vues sont souvents contradictoires. Au départ l’histoire s’écrivait à partir de textes mais depuis le développement des autres sciences (dites connexes), l’historien a à sa disposition d’autres sources (témoignages oraux pour l’histoire contemporaine, archéologie pour les civilisations du passé, carbone 14 , dendochronologie, etc...).

Cela nous amène à dire que l’histoire est avant tout SUBJECTIVE et dépend de nombreux autres facteurs qui sont fonction de l’époque de l’historien, de sa manière de voir la vie, de ses méthodes d’investigation, de son honnêteté, etc. De ce fait, l’historien se doit d’être modeste. Jamais il n’atteindra la VERITE. Tout au plus peut-il tenter de l’approcher. Ce n’est déjà pas si mal. En outre des facteurs d’ordre idéologiques sont souvent là pour le contraindre à écrire l’histoire en fonction d’intérêts politiques ; philosophiques ou autres. L’histoire est et doit être REVISIONNISTE. Je sais que ce mot choque car il fait référence à des gens tels que Faurisson qui nie le génocide et les chambres à gaz nazies, mais ce terme doit être entendu dans son acceptation première. Par exemple, on nous a toujours appris dans les manuels d’histoire de nos humanités que les américains avaient largué deux bombes atomiques sur le Japon afin d’éviter un débarquement sur l’île qui aurait provoqué trop de morts du côté américain. Or il n’en n’est rien. Des archives et des témoignages nous on appris que les japonais avaient accepté de se rendre sans condition peu avant que Truman ne donne l’ordre de détruire Hiroshima et Nagazaki. Le fait tout le monde le connait : deux villes atomisées. L’historien est là pour tenter de trouver des explications au pourquoi de ces faits. On sait maintenant que le but de cette odieuse opération était de faire peur aux soviétiques : dans le contexte de la guerre froide qui se préparait, les USA se devaient d’être la première puissance militaire de la planète. Or avec une telle arme, ils le devenaient de facto.

Même chose pour l’attaque sur Pearl Harbor : Roosevelt savait que les japonais allaient attaquer la flotte américaine du Pacifique. Or il s’était fait élire avec la promesse de ne pas entrer en guerre contre l’Allemagne. Il ne pouvait attaquer. Seule, une attaque contre les troupes américaines pouvait entrainer l’entrée en guerre des Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale.Le peuple n’aurait jamais accepté une entrée en guerre sans ce motif extrême Cela non plus on ne nous l’a pas appris à l’école. Expliquer les faits et les corrélations entre ceux-ci, voilà le travail de l’historien. Travail ingrat et difficuile puisqu’il nécéssite de la patience et de la chance dans la découverte des sources. En outre c'est Hiller lui même qui attaqua les USA.

Ce qui fait la différence entre les hommes c’est leur histoire : cela commence avec la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule (différents pour tous sauf pour les vrais jumeaux). Première différence, puis le développement psychologico-physique de l’individu qui vont le conduire en fonction des hasards de la vie à devenir ce qu’il est. Ensuite, l’homme étant un animal social, ont rentre dans l’histoire avec un grand H. La charte sur les droits de l’homme les reconnaît égaux en droits et en dignité et, ce, malgré les différences qui font ce que nous sommes. On prône l’idéal d’un monde plus juste, de manière grossièrement mégalomaniaque, or la société dans laquelle nous vivons n’est pas juste du tout vous en conviendrez aisément. A qui la faute ? De multiples facteurs en sont la cause. Il serait impossible dans le cadre de ce billet de les mettre tous en évidence.

Le premier est bien entendu l’égoïsme des pays occidentaux au niveau socio-économique. Le fait d’être passé trop vite, sans tenir compte des réalités diverses des différentes cultures mondiales, à une société néo-libérale dominée par les grandes multinationales a fait que les politiques qui représentent théoriquement les citoyens (dans nos pays bien sûr), ne possèdent plus les réels pouvoirs décisionnels, soumis à des institutions iniques telles que l’OMC, etc... Cela a été largement étudié et mis en évidence par les grands penseurs de notre temps.

Nous voilà revenu à une période de transition dans laquelle se mélange une soi disant lutte de civilisation (Occident contre Islam pour être bref). C’est un faux débat qui cache le problème majeur qui est l’injustice flagrante de richesses entre 1/4 de la population dite riche et les 3/4 qui crèvent et ne travaillent quasi que pour manger alors que nous ne travaillons en fin de compte que pour le fric. Et encore, cela ne rend pas les gens heureux. Le stress, l’épidémie de dépression que connaissent les pays occidentaux, l’obligation ,selon la soi-disant loi du marché, qui veut que pour survivre le système doive maintenir un certain taux de chômage, la solitude, les divorces, la violence de plus en plus précoce chez les enfants qui ne l’oublions pas seront à notre place demain, etc... J’ai l’impression que nous voilà revenu à une forme de nouvelle société féodale dans laquelle ce ne sont plus les liens du sang qui priment pour la possession du pouvoir mais l’argent et par-là, la domination d’hommes sur d’autres hommes.

De plus on parle de société de l’information qui nous a fait entrer dans ce que l’on appelle un village mondial. C’est très bien mais connaissez-vous dans l’histoire de l’humanité un village qui puisse survivre réellement alors que deux tiers de ses habitants n’ont pas accès à la connaissance (délabrement complet depuis 30 ans de l’enseignement, culture américanisée, équation idiote bonheur=plaisirs, etc...). De plus au sein même de notre pays certaines personnes qui ont la capacité de décrypter la sur-information ne sont plus les bienvenues.

L’histoire officielle est remplie de thèses se prétendant vraies or nous venons de voir que tout ceci est relatif. Vous verrez ainsi que de nombreuses zones d’ombres jallonent encore le monde de l’histoire humaine. Nous n’en aborderons que quelques unes, bien entendu. Puissiez-vous y trouver matière à réflexion.

Notes:
[1] Il s’agit de listes de souverains, marquant par là l’intérêt que portaient les hommes au culte du souvenir des morts.

Publié dans histoire

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